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Étude des prescriptions par l’analyse de données du Système national des données de santé [...]

Silvestri, F., Desjeux, G., Servy, H., Molinier, S. (June 2018)



Objectif : Les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) sont une des classes thérapeutiques les plus prescrites en ville et à l’hôpital. Elles représentent la troisième classe médicamenteuse thérapeutique la plus coûteuse pour l’Assurance maladie. La mise en application des prescriptions en conformité avec l’autorisation de la mise sur le marché est un point clef de l’enjeu économique. L’année 2016 voit l’émergence de protocoles d’arrêt de la prescription en France et à l’étranger. L’objectif de notre étude est de faire un état des lieux du non-renouvellement de la prescription des IPP à l’issue d’un séjour à l’hôpital d’instruction des Armées (HIA) Laveran, avant de mettre en place une action éducative sur l’arrêt des prescriptions inutiles.


Patients et méthodes : La « déprescription » regroupe deux notions : le non-renouvellement d’un remboursement d’IPP ou le passage d’un remboursement d’IPP à dose pleine en un remboursement à demi-dose. Le non-renouvellement d’un remboursement d’IPP est défini par l’absence de prescription huit semaines après une hospitalisation à temps complet en court séjour ou en soins de suite et réadaptation. La population incluse était les personnes ayant un traitement d’IPP débuté avant le séjour et toujours en cours au moment de l’hospitalisation. Tous les remboursements intégrés dans le Système national des données de santé (SNDS) entre le 1er juillet 2015 et le 31 décembre 2017 ont été inclus. Les facteurs de risques, décrits par la Haute Autorité de santé, en cas de prescription conjointe d’anti-inflammatoire non stéroïdiens ont été recherchés. Le passage d’un remboursement d’IPP à dose pleine en un remboursement à demi-dose a été également pris en compte.


Résultats : Le nombre de premier passage en 2016 avec une prescription d’IPP en cours était de 948. L’âge moyen des personnes étaient de 75,4 ans, 77,9 % sont âgés de plus de 65 ans et 44,9 % sont des femmes. Le nombre moyen de comprimés délivrés par ordonnance est de 41,3. Par ailleurs, 14,5 % des traitements avaient une posologie de plus de huit semaines pour la dernière ordonnance. Parmi ces ordonnances de longue durée, on n’a pas relevé d’acte sur le tube digestif haut pour 73 % des personnes. On observe que 49,2 % des ordonnances avaient déjà été renouvelé une fois. Le non-renouvellement de l’ordonnance d’IPP concernait 75 % des séjours et 77,5 % des ordonnances de plus de huit semaines. La prescription relais d’une demi-dose d’IPP a eu lieu dans 38 cas.


Conclusion : Cette étude permet de montrer que les prescriptions d’IPP ne correspondent pas toutes aux recommandations de la Haute Autorité de santé. Bien que le non-renouvellement ne corresponde pas exactement à l’arrêt d’une prescription, il s’agit d’un bon indicateur de la politique d’amélioration des prescriptions. Une démarche commune de « déprescription » est souhaitable. Associée à la diffusion de ce rapport, l’étape ultérieure consistera à demander systématiquement sur le logiciel de prescriptions de l’hôpital les données en lien avec la prescription d’IPP. Ceci favoriserait cette démarche par une prise de conscience du prescripteur lors des hospitalisations.


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