Sebbag E, Barthelemy P, Sedmak N, Hamamouche N, Servy H, Desjeux G, et al. Congrès SFR 2021, O.080 (Décembre 2021)
Introduction : Dans l’immunothérapie contre le cancer, l’activation des lymphocytes T peut favoriser l’émergence de manifestations auto-immunes secondaires, les OASI (Opportunistic Autoimmunity Secondary to cancer Immunotherapy). Leur épidémiologie est mal connue vie réelle en raison du « reporting » inadapté des essais cliniques, du faible nombre d’études observationnelles sur le sujet, et du cloisonnement du système de santé. De plus, les analyses disponibles dans la littérature s’intéressent principalement aux OASI les plus sévères, ayant entraîné une hospitalisation, ou à des OASI spécifiques (myocardite, atteinte rhumatologique par exemple). L’objectif principal de cette étude est de déterminer à l’aide d’une cohorte prospective et multicentrique, l’incidence, la sévérité et les conséquences des OASI de tous grades, observées par les patients qui initient une immunothérapie du cancer.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude de e-cohorte française, en vie réelle, longitudinale, observationnelle, prospective et multicentrique. 900 patients traités par ipilimumab et/ou nivolumab seront inclus. Une collecte de données est faite auprès de l’oncologue et du patient à l’inclusion puis les patients rapportent directement les signes évocateurs d’OASI à l’aide de questionnaires numériques mensuels. En cas de suspicion d’OASI, ces évènements sont validés auprès des médecins en charge des patients et, à partir de 2022, par une analyse appariée du Système National De Santé (SNDS).
Résultats : Au 29/07/21, 321 patients ont été inclus. Deux cent trente hommes (71,7 %) et 91 femmes (28,3 %), avec un âge moyen de 66 ans ont un suivi médian actuel de 210 jours. 264 patients (82,2 %) sont traités par Nivolumab seul, 4 (1,2 %) par Ipilimumab seul et 53 (16,5 %) par une combinaison Nivolumab + Ipilimumab. 99 (31,8 %) des patients sont traités pour un cancer pulmonaire non à petites cellules, 74 (23,8 %) pour un carcinome rénal à cellules claires, 72 (23,2 %) sont suivis pour un mélanome, 36 (11,6 %) pour un carcinome épidermoïde ORL et 30 (9,7 %) pour un autre cancer. 304 patients (93 %) ont répondu à au moins un questionnaire. 57 patients (17 8 %) sont décédés depuis le début du suivi. À la date de l’analyse, 37 patients (11 5 %) ont développé 42 OASI. Le délai moyen entre le début de l’immunothérapie et l’OASI est de 124,5 jours (± 79) soit environ 4 mois et demi. Les OASI sont les suivants : colite (7 patients), dysthyroïdie (6 patients), hépatite (4 patients), PPR (2 patients), rhumatisme psoriasique (1 patient), lupus systémique (1 patient), atteinte rénale (2 patients), pneumopathie immunologique (2 patients), hypophysite (2 patients), insuffisance surrénalienne (2 patients), atteinte rénale (2 patients), myocardite (1 patient), et autres manifestations auto-immunes (10 patients). L’immunothérapie a été arrêtée chez 17 patients à cause de l’OASI. 25 patients ont été traités par corticoïdes, 1 patient par méthotrexate (rhumatisme psoriasique), 3 patients par infliximab (colite) et 1 patient par abatacept (myocardite). Un patient est décédé suite à un OASI (colite).
Conclusion : Les résultats préliminaires de cette étude prospective, utilisant une méthodologie originale centrée sur le patient, confirment l’incidence attendue d’évènement auto-immuns secondaires à l’immunothérapie. La poursuite des inclusions et l’appariement au SNDS permettront de compléter ces premières analyses.
(Communication Oral) Sebbag E, Barthelemy P, Sedmak N, Hamamouche N, Servy H, Desjeux G, et al. Premiers résultats de l’étude PRAISE (Patient-Reported AutoImmunity SEcondary to cancer immunotherapy) : étude de cohorte prospective multicentrique pour le suivi des manifestations auto-immunes survenant sous immunothérapie anticancéreuse. Revue du Rhumatisme 2021;88:A69. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2021.10.107.
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