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Les traitements du diabète en 2020 : Le recours à la chirurgie bariatrique

Guillot C., Robert M., Galtier F., Diallo A., Pascal C., Josse C., Delisle J., Servy H. (Juin 2021)



Introduction : En 2020, les personnes diabétiques disposent de nouvelles solutions pour prendre en charge leur diabète en complément de l'équilibre alimentaire et d'une activité physique régulière : médicaments, dispositifs médicaux ou chirurgie. Une enquête transversale ayant comme objectif de documenter la connaissance et le recours aux différents traitements du diabète avec un focus particulier sur la chirurgie bariatrique a été conduite.


Méthode : Le questionnaire était disponible sur la plateforme sécurisée du DiabètLab du 14 mai au 06 juin 2020 et a été communiqué via différents canaux comme la base de contacts de la plateforme Diabèt’Acteurs (n=2936), un échantillon aléatoire de la base de la Féd. Française des Diabétiques (emailing à n= 10 000) et les réseaux sociaux (Facebook, etc.).


Résultats : Sur les 4504 répondants, 60% étaient atteints de diabète de type 2 (DT2), 50,5% étaient des femmes et 66% avaient moins de 65 ans avec une moyenne d’âge à 57 ans (écart type : 15,1).

Concernant les différents traitements du diabète, les plus connus étaient l’injection journalière d’insuline à 89,5% et les antidiabétiques oraux à 79,9%. Les traitements les moins connus étaient la transplantation d'îlots à 16,9%, les injections sans insuline à 26,6%, le pancréas artificiel à 33,7% et la chirurgie bariatrique à 38,7%. L’âge des répondants (≤65 ans ou > 65 ans) influe sur leur connaissance des traitements. Par exemple, le pancréas artificiel (39,3% vs 22,7%), la chirurgie bariatrique (44,1% vs 28,1%) ainsi que la transplantation (52,9% vs 37,6%) sont mieux connus des patients plus jeunes à l’inverse des antidiabétiques oraux (76,0% vs 87,5%).

Parmi les 1744 répondants ayant déjà entendu parler de la chirurgie bariatrique comme traitement du diabète, les 3 principales réponses ont été : 3,4% y avaient eu recours, 7,4% savaient qu’ils pouvaient y avoir accès mais ne le souhaitaient pas et 20,4% ne savaient pas si ce traitement était adapté à leur situation médicale.

Parmi les 489 DT2 sous insuline (population cible de la chirurgie bariatrique) 11,7% se l'étaient vu proposer par leur médecin, 9,4% en avaient parlé à leur médecin et le sujet n’avait jamais été abordé pour 78,9% d’entre eux.

Parmi les 129 répondants ne souhaitant pas avoir recours à cette méthode, 54,3% affirmaient ne pas vouloir perdre de poids de cette manière, 42,6% craignaient les effets secondaires et 41,9% étaient inquiets des risque opératoires.

Parmi les 60 répondants ayant eu recours à la chirurgie, la raison principale était la perte de poids pour 51,7 et équilibrer son diabète pour 25,0%. La qualité de vie après l’opération était jugée très positive avec 61,7% entre 8 et 10 sur 10. Les contraintes et changements d’habitudes de vie étaient jugés relativement simples à mettre en œuvre avec 86,7% au-dessus de 5 sur 10 dont 48,3% entre 8 et 10 sur 10.


Conclusion : La chirurgie bariatrique était connue d’un peu plus d’un tiers des répondants, sans distinction entre les types de diabète mais davantage chez les patients de moins de 65 ans. La crainte des risques opératoires et l’irréversibilité de l’acte sont les raisons majeures freinant les personnes éligibles. Le sujet n’est que peu abordé en consultation que ce soit à l’initiative du médecin ou du patient. Cette enquête pourrait être complétée par une interrogation du niveau d’information et des représentations des médecins concernant la chirurgie bariatrique afin d’identifier les freins à une information plus large des patients.



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